Au cours de l’année 2001, le monde politique a voulu donner l’exemple sur la parité avec une batterie de réformes. Ces lois ont défini et imposé une part minimum de femmes présentes à certaines positions politiques. Suite à cette obligation de nominations, la vrai question fut la capacité de progression de ces femmes au sein du corps politique comme représentation de ce qui aurait pu se faire au sein du privé. Ont-elles réussi à évoluer vers des positions plus élevées hors du domaine d’application de ces réformes ou sont-elles restées cantonnées à ces positions perçues comme “de quota” ?

Les réformes de la parité : une mise-à-jour du corps politique plus qu’attendue

Malgré des avancées positives dans le monde du travail au cours des dernières décennies, les femmes sont toujours bien trop absentes des postes de pouvoir. Cette singularité, renommée “plafond de verre” est relativement conséquente au sein du milieu politique. Pour donner un ordre d’idée, les femmes représentaient 22% des conseillers municipaux et 7,5% des maires vers la fin des années 1990.

En tant que solution à ce triste état des lieux paritaire, la France a présenté, début 2000, sa volonté de s’engager dans une batterie de réformes destinées à rétablir la parité au sein du corps politique national. Avec une première introduction concrète réalisée par le biais de la loi sur la parité, ces premières actions ont mis en application le respect de quotas de femmes, mais malheureusement elles se sont vues cantonnées à des postes à faibles responsabilités. En ouvrant un champ d’actions pour que les femmes puissent clairement exprimer et mettre en avant leurs compétences, ces réformes auraient pu par la suite amener les femmes à faire disparaître définitivement ce plafond de verre pour s’élever vers des postes plus élevés non inclus dans l’obligation de quotas défini par les réformes évoquées. Ceci aurait permis d’initier un vrai moteur d’avancées sociales en la matière, avancées qui auraient été perçues comme une symbolique influant sur les tendances paritaires globales du marché du travail.

Un aperçu préliminaire, les premiers résultats de la réforme dans le cadre des élections municipales

On ne peut que constater une augmentation incontestable de la présence de femmes au sein des conseils municipaux. Faisant suite à la réforme de 2001, la part des femmes a été plus que doublée dans les communes au-delà des 3500 habitants. Cependant, au-delà de ces communes, la parité n’a augmenté que de 8% pour plafonner aux 30% en 2001.

Dans la même lignée, après la réforme de 2014, le nombre de femmes conseillères municipales au sein des communes concernées par la loi a augmenté de 9% par rapport au nombre de celles dans les communes non évoquées par la réforme.

Une réforme qui n’impacte pas le nombre de femmes maires

Comme évoqué plus tôt, on a certes constaté une augmentation des femmes conseillères municipales mais les résultats révèlent que le nombre de femmes maires n’a pas été impacté par cette loi, autant en 2001 qu’en 2014. La part de femmes maires a cependant évolué en France en passant de 7.5% en 1995 à 16% en 2014, mais cette augmentation fut similaire dans les villes visées et celles non concernées par la réforme. Ainsi, sur 13 ans, les femmes ayant mis un premier pied dans le monde politique grâce à la première application de la loi ne se sont pas vues évoluer vers les échelons supérieurs tel que la position de maire. On pourrait facilement évoquer l’argument du manque de confiance en soi lié à un manque d’expérience dans le milieu, et la volonté de se professionnaliser davantage avant de tenter un mandat plus élevé, mais les résultats des élections suivantes n’ont pas attesté cet argument.

Des réformes posant les bases, mais en quête perpétuelle d’ambitions

Le cas du milieu politique et de ces réformes atteste d’un malaise ambiant au sein de la société française et de son économie. Ces observations dépassent malheureusement la politique car comme on le voit depuis 2017, les CA (conseils d’administrations) des grandes entreprises sont dans l’obligation de compter à minima 40 % de fauteuils féminins. On attend l’analyse des résultats mais le cas des réformes sur les conseils municipaux nous laisse présager que la parité et toujours et encore en danger.

« La parité en danger » dans la presse : L’Express, Elle, Le Monde